L'histoire de L'entreprise textile Romanex de Boussac
Je commencerai ce blog par une histoire... Celle de l'entreprise Romanex de Boussac qui est une de mes sources d'inspiration depuis le tout début de Kinfolk Upcycling.
Pourquoi? et bien parce que les tissus de cette entreprise vosgienne incarnent parfaitement le savoir-faire, la qualité française que je souhaite mettre en lumière dans mes créations.
L’histoire de Romanex de Boussac : un héritage d’exception au fil des siècles
De 1918 jusqu’à la fin des années 1980, les usines textiles du groupe Boussac ont été le cœur battant de toute une région. On naissait Boussac, on était Boussac de mère en fille ou de père en fils, et on mourait Boussac, tant cette identité était profondément ancrée dans le tissu local.
L’aventure de Romanex de Boussac trouve ses racines dans les Vosges, cette terre riche d’histoire et de savoir-faire. Au fil du temps, l'entreprise a traversé des périodes de crises successives, qui ont mis à rude épreuve ses activités. Pourtant, en 1946, Marcel Boussac, passionné par l’innovation technique, décide de racheter le secteur impression, célèbre pour être le berceau d’une Manufacture Royale à la fin du XVIIIe siècle.
Fervent défenseur de la modernité, Marcel Boussac n'hésite pas à prendre des risques pour moderniser la fabrication en remplaçant la traditionnelle planche de bois par le cadre plat, permettant ainsi la réalisation d’impressions fleuries et colorées, tout en conservant la richesse d’un savoir-faire ancestral.
En 1947, la manufacture a tissé des liens étroits avec la mode et la haute couture, notamment en soutenant Christian Dior lors du lancement de sa maison de couture.
Romanex de Boussac continue alors d’incarner cette tradition d’excellence, en proposant des créations qui mêlent héritage et modernité, et qui perpétuent l’esprit d’innovation qui a toujours caractérisé cette maison emblématique.

De roi du coton au dépôt de bilan
En 1951, Boussac, avec ses 52 usines et ses 21 000 salariés, est devenu l’un des géants industriels de France, et Marcel Boussac, dit "le roi du coton", devient l’homme le plus riche d'Europe. Son influence dépasse largement le monde de l’industrie, puisqu’il est invité par les plus grands, de Truman aux Soviétiques Krouchtchev.
Dans les années 50/60, la maison Romanex de Boussac s'entoure de grands talents comme Laurent Stève, Pascaline Villon, qui vont participer activement à la renommée de la grande maison en créant des motifs emblématiques qui habilleront beaucoup de maisons françaises.

Cependant, dans les années 1960, face aux bouleversements économiques et à la décolonisation, l’homme d’affaires est quelque peu dépassé par les événements. Les difficultés d’adaptation se font sentir, et Marcel Boussac doit puiser dans sa trésorerie personnelle pour tenter de maintenir la vitalité de ses entreprises.
Pourtant, malgré ses efforts, le groupe finit par déposer le bilan en 1978. L’entreprise textile Boussac, notamment implantée dans les Vosges, disparut presque totalement au début des années 1980, malgré plusieurs plans de sauvetage, dont celui de Boussac Saint-Frère, et une nationalisation partielle.
C’est en 2004, que Pierre Frey, célèbre éditeur de tissus français, rachète la marque Boussac animée par l’ambition de réveiller cette belle marque endormie.